« A partir du moment où la compagnie affrétée possède un CTA* européen ou américain (« Certificat de Transporteur Aérien » ou AOC pour « Air Operator's Certificate »), seul le prix compte. » C'est ce que m'expliquait fièrement un client qui connaissait bien l'aviation d'affaires. Mais avait-il raison pour autant ?
Dans un des derniers articles de ce blog, nous avons listé les différentes solutions pour voler à prix cassé en jet privé. Intéressons-nous maintenant aux compagnies qui pratiquent les meilleurs prix du marché lors de vols à la demande. En effet, tout comme pour les lignes régulières, de plus en plus de compagnies de jets privés optent pour un positionnement low cost. Elles sont incontournables lorsque l'on veut un prix compétitif. Quelles sont les implications pour les clients ? Il est préférable de bien connaître les règles du jeu pour tirer pleinement profit des prix les plus avantageux.
Peu d'impact sur la sécurité des vols
Lorsque l'opérateur possède un CTA européen ou américain, ce qui est le cas de tous les fournisseurs de Jet Solidaire en Europe et aux Etats-Unis, les risques pour la sécurité sont extrêmement faibles car la réglementation est très sévère. Les vols commerciaux en aviation d'affaires sont soumis aux mêmes règles que les vols des compagnies régulières comme Air France ou Lufthansa. La taille de la compagnie affrétée a peu d'influence également sur la sécurité des vols. L'étude des statistiques montre qu'il n'y a pas plus de risques à voler en jet privé qu'en avion de ligne et que les quelques rares incidents concernant des avions d'affaires ces vingt dernières années ont souvent eu lieu sur des avions opérés par les compagnies d'aviation d'affaires les plus grandes et les plus solides, notamment parce qu'elles opèrent plus d'avions et gèrent un nombre beaucoup plus important de vols.
Le modèle low cost dans l'aviation de ligne et dans l'aviation d'affaires
Le modèle low cost de l'aviation de ligne (Ryanair, easyJet, Vueling, Transavia, ...) repose sur quelques règles assez simple : un seul type d'appareil (flotte 100% A319/A320 chez easyJet et Vueling, flotte 100% Boeing 737 chez Ryanair et Transavia) et des avions récents pour diminuer les coûts d'acquisition et de maintenance, limiter les services et enchaîner les vols pour augmenter le volume.
Dans l'aviation d'affaires européenne, seule une poignée de compagnies low cost a fait le choix d'un type unique d'avion. En revanche, toutes essaient de ne pas trop se disperser avec trop de modèles d'avions différents. Pour diminuer les coûts, elles vont tout mettre en oeuvre pour enchaîner les vols et réduire le plus possible les services proposés qui sont coûteux en temps. Certaines compagnies rechigneront à vous proposer de la restauration à bord VIP, à moins que vous soyez prêt à payer des prix astronomiques.
La satisfaction du client est importante mais pas essentielle
Toutes les compagnies veulent des clients satisfaits mais des compagnies low cost peuvent se permettre des clients insatisfaits sans se mettre en danger. Ainsi, dans l'aviation de ligne, Ryanair a annulé des milliers de vols en 2017 et 2018 tout en ayant la certitude que les passagers qui recherchent du prix reviendront toujours si les prix restent les plus bas du marché. Il en est de même dans l'aviation d'affaires low cost. La satisfaction du client est importante mais pas essentielle. A partir du moment où les prix sont bons, les clients seront au rendez-vous, même s'il y a de nombreux clients mécontents.
Les erreurs des services commerciaux
Les compagnies d'aviation d'affaires low cost reçoivent chaque jour de l'ordre d'une centaine de demandes de vol toutes différentes. Comme le taux de conversion est de l'ordre de 2 à 3%, il faut enchaîner les cotations pour vendre, quitte à omettre de vérifier des informations importantes (horaires d'ouverture d'un aéroport, disponibilité ou amplitude horaire d'un équipage, certification d'un pilote pour accéder à un aéroport avec des restrictions, validité des visas des pilotes, non disponibilité d'un avion à cause d'un travail de maintenance, ...). Jet Solidaire pallie certaines erreurs et effectue des vérifications mais ne peut pas se substituer aux équipes de la compagnie affrétée. Ce n'est qu'au moment de la confirmation et des demandes d'autorisations que l'ensemble des conditions nécessaires à la réalisation d'un vol sont vérifiées. Aucun service commercial n'est irréprochable, notamment en cas de fermeture inopinée d'un aéroport ou de l'absence de parking avion à destination, mais certains services commerciaux sont plus expérimentées et commettent moins d'erreurs que d'autres.
Les modifications des missions coûtent cher
Les compagnies de jet privé low cost proposent souvent des missions à très faible marge, voire à prix coûtant ou même à perte. Le seul moyen de se rattraper consiste à facturer au prix fort chaque modification de mission, une fois le contrat initial signé et le client engagé. Pas de crainte à avoir s'il s'agit d'un petit changement d'horaire. En revanche, si vous ajoutez ou supprimez une étape, le nouveau prix ne sera plus aussi compétitif que le premier.
Les conditions d'annulation sont plus difficiles à négocier
C'est le sujet le plus fâcheux de l'aviation d'affaires : les conditions d'annulation ! Un avion qui ne vole pas est un avion qui coûte de l'argent à une compagnie. S'il y a une annulation peu de temps avant le vol prévu, il peut y avoir un vrai préjudice pour la compagnie, en particulier si aucun autre vol n'a été vendu à la place. Il est donc logique que des frais soient appliqués en cas d'annulation après la signature du contrat. Dans les conditions générales de vente, celles-ci sont généralement très élevées. En pratique, il est parfois possible de les annuler ou de les réduire au strict minimum si l'annulation n'arrive pas à la dernière minute. En revanche, la marge de négociation avec les compagnies low cost est beaucoup plus faible et souvent presque nulle.
Difficultés à proposer des solutions de remplacement en cas de problème technique
Comme les compagnies low cost offrent les meilleurs prix du marché et que leurs flottes sont souvent réduites, elles se retrouvent fréquemment dans l'impossibilité de trouver un avion de remplacement en cas de problème technique. Toutes les alternatives de dernière minute sont généralement bien plus chères que le prix de vente de la prestation initialement prévue. Le client sera remboursé et il faudra trouver une autre solution qui sera malheureusement très probablement plus chère.
Les contrats doivent être signés rapidement et les paiements effectués plus tôt
Chaque prétexte est bon pour augmenter le prix de l'offre initiale. Ainsi, pour certains opérateurs low cost, le prix donné n'est valable que quelques heures. Le client n'a même pas le temps de faire son choix que l'offre qu'il a reçue n'est déjà plus valable. Le prix a soudainement augmenté de mille à trois mille euros, voire davantage. De même, lorsque vous demandez de confirmer un avion, il faut signer rapidement car la compagnie donnera la priorité au premier client qui lui retournera un contrat signé.
En règle générale, un paiement avant le vol suffit. Mais les trésoreries des compagnies low cost étant souvent tendues, elles exigent la plupart du temps un paiement cinq jours avant le vol.
Le volume des vols complique les changements d'horaires
Comme il s'agit de vendre le plus possible, les marges entre les différents vols peuvent être très réduites, ce qui laisse peu de place pour des modifications horaires.
Conclusion
A partir du moment où vous planifiez un voyage simple sans risque de modifications alors les compagnies low cost peuvent être une très bonne solution. En revanche, pour toute mission compliquée, le choix de la compagnie doit vraiment être discuté avec le courtier qui pourra au mieux vous conseiller. Il connaît toutes les compagnies proposées et donnera toutes les informations utiles pour faire le meilleur choix. Il est parfois judicieux de payer un peu plus pour s'affranchir de quelques désagréments par la suite.
S. D.
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Julie (jeudi, 10 mars 2022 02:07)
Bonjour,
Je souhaiterais prendre des renseignements sur les vols privés à vide que vous proposez. J'ai mis comme point de départ l'aéroport de Mirabel qui est proche de chez nous mais ça peut être un autre aéroport dans la région de Montréal. Comme ville d'arrivée, j'ai indiqué Le Mans mais ça peut être un autre aéroport dans l'ouest de la France ou à Paris. L'important est qu'on puisse monter à bord sans avoir à être vacciné contre le covid. La date est approximative, ca peut être avant ou après selon vos disponibilités. Nous sommes 2 adultes, 2 enfants et 2 chats. Combien de bagages sont autorisés à bord ? Quel serait le coût ?
Je vous remercie par avance.
Merci.